L'un des grands pouvoirs de la littérature est celui d'être capable de nous faire apprécier des styles totalement différents. Comment concilier par exemple des auteurs comme Charles Bukowski et Yasunari Kawabata ? L'un est Américain, apôtre de la Beat Generation, héritier de Jack Kerouac et d'Henri Miller. Un style cru, violent, sexiste. Dans ces romans, les femmes ne sont pas épargnés, et que dire des hommes ? L'autre est Japonais, prix Nobel de littérature en 1968, connut pour ses récits courts où la quête de l'esthétisme, la solitude et les questionnements sur la mort sont des sujets omnisprésents. Quel grand écart entre Contes de la folie ordinaire et Les Belles Endormies. Et pourtant ce sont des oeuvres que j'ai lues au cours de la même période et que j'ai adorées lire pour justement les différentes manières d'appréhender le monde qu'elles offrent.
Dans Contes de la folie ordinaire, on vire du côté d'une folie ordinaire, celle qui sommeille en chaque individu, celle qui vous prend aux tripes un beau matin et fait du corps une marionnette dont on tire les fils, celle qui s'immisce, reptilienne et ne se tait qu'à la mort. Bukowski délivre aux lecteurs qui veulent bien le suivre dans sa démarche, les contes quelques peu exubérants de cette lente conquête de la déchéance. D'abord abrupte, trash, la folie se coule peu à peu dans la vie et se fait plus mature.
Retrouvez ce livre dans la section Littérature du monde sous la cote 810 BUK








